Les chansons à propos des enfants utilisent le prisme du regard de l’adulte pour parler d’un âge de la vie qui, bon gré mal gré, appartient à leur passé.
Jacques Brel choisit, en 1968, un regard poétique pour décrire des généralités au sujet de l’enfance. Chaque strophe de la chanson « Un enfant[1] » (J. Brel) définit ou caractérise l’enfance. À la fin, les paroles rappellent qu’il s’agit d’une description vue par un adulte.
[1] BREL (Jacques), J’arrive, Barclay, coll. « série vedettes », 1968, 80 373 (33 t., Ø : 30 cm, i1).
Jacques Brel [source : http://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/7/73/Domino_-_Jacques_Brel_5.jpg]
Les rêves et les illusions sont estompés par l’expérience, l’avancement dans les âges de la vie (« et nous fuyons l’enfance », etc.). L’enfant, devenu adulte, ouvre les yeux ; il comprend alors la réalité et gagne en maturité.
Jacques Brel, « Un enfant »
Un enfant :/ ça vous décroche un rêve,/ ça le porte à ses lèvres,/ et ça part en chantant.
« Un enfant :/ avec un peu de chance,/ ça entend le silence,/ et ça pleure des diamants,/ et ça rit à n’en savoir que faire,/ et ça pleure en nous voyant pleurer,/ ça s’endort de l’or sous les paupières,/ et ça dort pour mieux nous faire rêver.
« Un enfant :/ ça écoute le merle/ qui dépose ses perles/ sur la portée du vent.
« Un enfant :/ c’est le dernier poète/ d’un monde qui s’entête/ à vouloir devenir grand,/ et ça demande si les nuages ont des ailes,/ et ça s’inquiète d’une neige tombée,/ et ça s’endort de l’or sous les paupières,/ et ça se doute qu’il n’y a plus de fées.
« Mais un enfant,/ et nous fuyons l’enfance.
« Un enfant,/ et nous voilà passants.
« Un enfant,/ et nous voilà patience.
« Un enfant,/ et nous voilà passés.
La chanson de variétés utilise aussi les relations parentales pour décrire l’enfant ou l’enfance. C’est le cas dans la chanson interprétée par Nana Mouskouri « Mon enfant[1] » (P. Yarrow, B. Bergman – 1969). L’extrait suivant rappelle le rôle de la mère qui console son fils (la peur de la nuit et de l’orage pour l’exemple choisi).
[1] MOUSKOURI (Nana), « Mon enfant », Fontana, coll. « série parade », 1969, 260 250 MF (45 t., i).
Nana Mouskouri [Source : http://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/d/d4/Nana_Mouskouri_915-4940.jpg]
Nana Mouskouri, « Mon enfant »
Dis-moi pourquoi tu pleures enfant,/ de pleurer tu as bien le temps,/ tu sembles avoir très peur de l’orage,/ j’en avais aussi peur à ton âge,/ mon enfant.
« Mais si tu me prends par la main,/ tout sera bien quand le soir descend,/ et si tu me prends par la main,/ tout sera bien pour toi, mon enfant ;/ mon enfant, quand le soir descend [ter],/ mon enfant.
« Sais-tu qu’il te faudra être grand :/ ce monde n’est pas pour les enfants !/ C’est un monde qu’ils ont fait sans toi,/ ne me demande pas pourquoi/ je ne le sais pas […].
Prochain article : I. 4. Chansons de l’adolescence